En France, le contrat de travail du sportif ou de l’entraîneur est soumis à un certain nombre de règles. Il s’agit d’un contrat à durée déterminée (CDD) spécifique, qui ouvre droit à une rémunération.
Qu’est-ce qu’un contrat de travail sportif, et quelle est sa particularité ? Que faut-il prendre en compte pour négocier la rémunération du sportif ou celle de l’entraineur ? Spécialiste du droit du sport, Maître Alexis N'Diaye vous guide.
Le contrat de travail sportif : un contrat particulier
Un CDD spécifique
Un sportif ou entraîneur professionnel peut conclure un contrat de travail à durée déterminée (CDD) avec un club, en tant que salarié.
Le contrat de travail est soumis à certaines conditions. Il devra :
- être un contrat à durée déterminée (CDD) ;
- pendant au moins la durée d'une saison sportive ;
- ne doit pas dépasser 5 ans.
A retenir : l'employeur se doit de fournir du travail au sportif/entraîneur et ne peut en conséquence écarter ce dernier du groupe professionnel. Le salarié se doit de respecter le lien de subordination le liant à l'employeur, et donc son pouvoir de direction, règlementaire, et disciplinaire.
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Une prestation compétitive
Lorsqu'un athlète de sport individuel prend part à une compétition sportive et assure une exhibition sportive (par exemple, un combat de catch ou de boxe), il est considéré comme présumé salarié de l'organisateur de l'événement.
A savoir : la présomption que le sportif est un salarié peut être renversée. Pour cela, il faut fournir la preuve de l'absence de lien de subordination entre l'organisateur de l'événement et le sportif.
Le contrat de travail sportif : la rémunération due
Tout sportif ou entraîneur a droit au versement d'une rémunération, en contrepartie de son engagement contractuel vis-à-vis de son employeur ou de l'organisateur d'une compétition.
La rémunération du sportif ou de l'entraîneur peut varier, et comprendre une part variable fixée selon la réalisation d'objectifs sportifs, versée sous forme de primes.
Certains contrats de travail ou de transfert prévoient également une prime à la signature – tout à fait légale – pour inciter le sportif ou l'entraîneur à conclure un contrat.
Puisque la rémunération peut fortement varier, notamment en fonction de ces primes, il est utile d’obtenir des conseils juridiques pour la négocier. Par exemple, cela va permettre de clarifier comment les primes pourront être débloquées, et la procédure à suivre en cas de non-paiement des primes, sans avoir à saisir immédiatement un juge.
Lors de la détermination de la rémunération, il est important de prendre en considération le paiement d’une commission (égale à 10% maximum de la valeur du contrat conclu) que devront se partager le(s) agent(s) sportif(s) et l'avocat mandataire sportif intervenus au service du club, du sportif ou de l'entraîneur.
Bon à savoir : nous l'avons vu, du fait du contrat de travail qui le lie à un club, le sportif ou l’entraîneur est considéré comme un salarié. Le non-versement de la rémunération constitue donc une faute de la part de l'employeur. Si cela arrive, le sportif ou l’entraîneur peut se plaindre de ce non-versement devant le juge, et peut même quitter le club qui l'emploie par une « prise d’acte », sans que lui soit opposé un abandon de poste.
Vous savez maintenant tout du contrat sportif. Pour en apprendre davantage sur les questions de droit du sport, vous pouvez vous pencher sur le fonctionnement du contrat d’agent sportif ou encore sur le rôle de l’avocat mandataire sportif.